Page:Grégoire - De la littérature des nègres.djvu/29

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charge ceux-ci de mauvaises qualités, leur refuse le génie, le goût ; leur dispute les talens pour la musique, la peinture, l’éloquence, la poésie ; il leur accorde seulement la médiocrité en architecture[1]. Il auroit pu ajouter que cette médiocrité se manifeste dans leurs pyramides, qu’un simple maçon eût pu construire, si la vie d’un individu étoit assez longue. Mais sans vouloir placer l’Égypte au terme le plus élevé des connoissances humaines, toute l’antiquité dépose en faveur de ceux qui l’envisagent comme une école célèbre, à laquelle s’instruisirent beaucoup de savans vénérés de la Grèce.

Quoique Edouard Long refuse du génie aux Égyptiens, il les élève fort au-dessus des Nègres ; car il ravale ceux-ci au dernier échelon de l’intelligence[2] ; et comme une mauvaise cause se défend par des argumens de même nature, au nombre de ceux qu’il allègue pour établir l’infériorité morale des Nègres, il assure que leur vermine est noire.

  1. The History of Jamaica, 3 vol. in-4o, London 1774, V. t. II, p. 355 et suiv. ; et p. 374, etc.
  2. Ibid.