Page:Grégoire - De la littérature des nègres.djvu/84

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jusqu’à l’évidence la réalité des tourmens exercés sur les esclaves, et la barbarie des maîtres, ceux-ci ont nié que le Nègre fût susceptible de moralité et d’intelligence ; dans l’échelle des êtres, ils l’ont placé entre l’homme et la brute.

Dans cette hypothèse, on demanderoit encore si l’homme n’a que des droits à exercer, et pas de devoirs à remplir envers les animaux qu’il associe à son travail ; s’il ne blesse pas la religion et la morale en excédant de fatigue ces quadrupèdes malheureux, dont la vie n’est qu’un supplice prolongé. Des maximes touchantes à cet égard sont consignées dans les livres sacrés que révèrent également les Juifs et les Chrétiens[1]. Un oiseau poursuivi par un épervier, se réfugie dans le sein d’un homme qui le tue ; l’aréopage le condamne à mort, cette peine étoit exagérée ; mais il viendra sans doute le moment où une police justement sévère, punira ces féroces charretiers, qui tous les jours, à Paris surtout, excédant

  1. V. Deutéronome xxvi, 6. Iere Timoth. v., 18, non alligabis, etc.