Page:Grégoire de Nazianze - Éloge funèbre de Césaire, 1853.djvu/20

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rare, ils aimaient le Christ plus que leurs enfants. La seule jouissance qu’ils retirassent de ceux-ci était qu’ils fussent connus et nommés selon le Christ, et ils faisaient uniquement consister le bonheur des parents dans la vertu des enfants et dans leur amour du bien. Compatissants, miséricordieux, enlevant tout ce qu’ils pouvaient aux vers, aux voleurs et au dominateur du monde, ils quittaient cet établissement passager pour une demeure plus durable, et amassaient à leurs enfants le plus précieux des héritages, la gloire de leur vertu. C’est ainsi qu’ils parvinrent à une heureuse vieillesse, égaux en mérite et en âge, pleins de jours, aussi bien de ces jours qui passent que de ceux qui demeurent ; et, si l’un ou l’autre n’occupait pas le premier rang sur la terre, c’est que le mérite de l’un ne permettait pas la prééminence de l’autre ; enfin ils ont accompli en tout la mesure du bonheur, jusqu’à cette dernière épreuve, ou, si l’on aime mieux, ce dernier coup de la Providence. En voici le sens, selon moi : c’est