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NOTICE

SUR SAINT GRÉGOIRE DE NAZIANZE.




Saint Grégoire naquit, l’an 330, dans le bourg d’Arianze, en Cappadoce, d’une mère chrétienne, et d’un père qui resta longtemps attaché à une secte de déistes illuminés. Cependant le père de Grégoire finit par se convertir au christianisme, et fut élu évêque de Nazianze. Quant à Grégoire, il alla étudier successivement à Césarée, à Alexandrie, puis à Athènes, où il fut le condisciple et l’ami de saint Basile, et où il connut Julien, qui fut plus tard empereur. Lorsque Basile se fut retiré dans la solitude, Grégoire ne tarda pas à l’y rejoindre, et passa plusieurs années avec lui dans l’étude et la méditation. Élevé à l’évêché de Césarée, qui le faisait chef de toute l’Église de Cappadoce, saint Basile nomma saint Grégoire évêque de la petite bourgade de Sasime. Saint Grégoire se plaignit amèrement de ce qu’il regardait comme un exil, et quitta bientôt Sasime pour venir aider son père dans l’administration de l’Église de Nazianze. Après la mort de son père, saint Grégoire, persécuté par les ariens, se retira dans l’Isaurie ; mais il revint bientôt fonder à Constantinople même une petite chapelle qu’il appela Anastasie, et son éloquence enleva aux ariens de nombreux partisans. À l’avénement de Théodose, l’arianisme fut persécuté et la foi de Nicée triomphante ; saint Grégoire se montra plein de douceur pour ses anciens ennemis. Théodose le fit nommer par un concile archevêque de Constantinople ; mais Grégoire fut bientôt forcé de se démettre[1]. Il alla achever ses jours près des

  1. On trouvera dans la seconde partie de notre Recueil des Pères de l’Église grecque, avec quelques détails historiques de plus, les adieux touchants adressés par saint Grégoire à son Église de Constantinople.