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Page:Grégoire de Nazianze - Éloge funèbre de Césaire, 1853.djvu/72

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averti tant d’autres, et qui dans une longue carrière ont amassé une telle expérience. Ne vous étonnez point si, jeune comme je le suis, je conseille votre vieillesse ; si je puis voir mieux qu’une tête blanche, c’est aussi à vous que je le dois. Combien de temps vivrons-nous encore, têtes vénérées et qui approchez déjà de Dieu ? Combien de temps avons-nous à souffrir ici ? La vie des hommes, prise tout entière, n’est même pas longue, si on la compare à la nature divine et immortelle ; qu’est-ce donc que ce reste de vie, que ce souffle qui va s’éteindre, que ces derniers instants de notre existence temporelle ? De combien Césaire nous a-t-il devancés ? Combien de temps encore pleurerons-nous son départ ? N’allons-nous pas à grands pas vers la même demeure ? ne devons-nous pas dans un moment nous coucher sous la même pierre ? Ne serons-nous pas bientôt une même cendre ? Que gagnerons-nous à ce peu de jours qui nous restent, sinon quel-