Page:Grégoire de Nazianze - Éloge funèbre de Césaire, 1853.djvu/74

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ques maux de plus à voir, à souffrir, peut-être même à faire, avant d’acquitter envers la loi de la nature la dette commune et inévitable ? de partir après ceux-ci et avant ceux-là, de pleurer les uns et d’être pleurés par les autres, enfin de recevoir de ceux-ci le tribut de larmes que nous avons payé à ceux-là ?

XIX. Telle est l’existence, mes frères, pour nous qui vivons de cette vie temporelle ; telle est la scène du monde : sortir du néant et naître, naître et périr. Que sommes-nous ? un songe inconstant, un fantôme insaisissable, le vol de l’oiseau qui passe, le vaisseau qui fend la mer sans laisser de trace, une poussière, une vapeur, une rosée du matin, une fleur qui naît en un moment et meurt en un moment. Le jour de l’homme passe comme l’herbe ; il est comme la fleur des champs qui fleurit pour un peu de temps. Voilà ce que dit si sagement le