Page:Grégoire de Nazianze - Homélie sur les Machabées, 1900.djvu/48

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ment unis. Ce n’est pas une bête féroce qui vous a déchirés, ni une tempête qui vous a engloutis, ni un brigand qui vous a égorgés, ni une maladie qui vous a consumés, ni la guerre qui vous a moissonnés, ni aucun de ces accidents ordinaires ou terribles attachés aux choses humaines qui vous a ravis à nous. Avec quelle amertume j’eusse gémi, si un coup semblable vous eût frappés ! C’est alors en pleurant que je me fusse montrée bonne mère, comme je fais aujourd’hui en retenant mes larmes. Mais encore ce ne sont là que de faibles malheurs : je vous aurais vraiment pleurés, si vous aviez trouvé le salut dans la lâcheté, si les tortures avaient triomphé de vous, si nos persécuteurs que vous venez de vaincre avaient vaincu un seul de mes fils. Mais en ce moment il n’y a que bénédictions, joie, gloire, hymnes, allégresse pour ceux qui restent sur cette terre ; car moi, je vous offre mon sang en libations. Nous prendrons place à côté de Phinéès, nous serons glorifiés avec Anne ; et encore, Phinéès était seul, et vous êtes sept qui avez lutté avec un si beau zèle contre la