Page:Grégoire de Nazianze - Homélie sur les Machabées, 1900.djvu/54

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la vie exempte de souffrances. Tel est le fruit que leur mère retira de sa fécondité : c’est ainsi qu’elle se montra fière de ses fils pendant leur vie, et qu’elle se reposa avec eux après leur mort ; elle les avait enfantés au monde, elle les offrit à Dieu, comptant par le nombre des luttes le nombre de ses enfantements, et reconnaissant l’ordre de leur naissance par l’ordre de leur mort. Car le martyre commença au premier pour aller jusqu’au dernier ; se succédant l’un à l’autre, comme le flot au flot, chacun d’eux fit admirer une vertu d’autant plus ardente à souffrir qu’elle puisait une force nouvelle dans les combats de celui qui l’avait précédé. Le tyran s’estima heureux qu’elle ne fût pas devenue mère d’un plus grand nombre d’enfants ; car la honte et la défaite n’en eussent été que plus éclatantes. Il reconnut alors pour la première fois que ses armes ne lui donnaient pas tout pouvoir, lorsqu’il attaqua des enfants désarmés, qui n’avaient d’autre défense que leur piété, et qui étaient mieux disposés à souffrir toutes les tortures que lui à les ordonner.

XI. Ce sacrifice est moins périlleux et plus magnifique que celui