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Page:Grégoire de Nysse - Éloge funèbre de saint Mélèce, 1853.djvu/16

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vase de terre ; mais le trésor n’est plus, et le vase est conservé, vide de sa richesse, à ceux qui l’avaient donné. Que dirons-nous, nous qui l’avons envoyé ? Que répondront ceux à qui on le réclame ? Ô fatal naufrage ! Comment notre vaisseau s’est-il brisé au milieu du port de notre espérance ? Comment ce puissant navire, englouti avec les trésors qu’il portait, nous a-t-il laissés dépouillés de tout, nous jadis si riches ? Où est cette voile éclatante de blancheur que conduisit toujours le souffle du Saint-Esprit ? Où est ce fidèle gouvernail de nos âmes, qui nous faisait passer sains et saufs au milieu des tempêtes de l’hérésie ? Où est l’ancre inébranlable de cette sagesse, sur laquelle nous nous reposions en toute sécurité dans nos tourmentes ? Où est l’habile pilote qui dirigeait le navire vers le but céleste ?

II. Est-ce donc un accident ordinaire qui nous surprend, et m’at-