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Page:Grégoire de Nysse - Éloge funèbre de saint Mélèce, 1853.djvu/42

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ô Jérusalem, que ma main droite soit mise en oubli. » Souffrez que je change quelque chose à ces paroles, car ce n’est pas nous qui avons oublié notre droite, c’est notre droite qui nous a oubliés, et cette langue collée au gosier vient de fermer le passage de la voix, afin que nous n’entendions plus jamais ces doux accents. Mais essuyez mes larmes ; car je sens que je me montre trop faible en présence du malheur. L’époux ne nous a point été ravi ; il est au milieu de nous, bien que nous ne puissions le voir. Le prêtre est dans le sanctuaire, derrière le rideau où le Christ est entré le premier pour nous. Il a quitté l’enveloppe de la chair. Il n’adore plus une représentation et une ombre des choses célestes, mais il a les yeux fixés sur leur véritable image ; il ne voit plus Dieu comme dans un miroir et dans une énigme, il le contemple face à face, et il intercède pour