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Page:Grégoire de Nysse - Discours catéchétique, 1908.djvu/113

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la mort, de la perfection complète, ou en général de tout autre attribut dont on fera un signe distinctif de l’idée du Père, on reconnaîtra aux mêmes signes le Verbe qui tient de lui son existence.

L’ESPRIT DIVIN

II. De même que nous apprenons à connaître le Verbe, en nous élevant de la sphère de notre vie jusqu’à la nature souveraine, de même nous arrivons à concevoir l’Esprit, en considérant dans notre propre nature comme une ombre et une image de la puissance invisible. Mais en nous le souffle est l’aspiration de l’air qui, en vertu d’une loi naturelle, fait entrer dans notre organisme et s’exhaler ensuite un élément étranger. Dans le cas où la parole s’exprime, ce phénomène est celui de la voix, manifestation de ce qui est en puissance dans la parole. [2] Dans la nature divine, la piété nous oblige à croire à un Esprit (souffle) de Dieu, puisqu’il a été établi qu’il y a un Verbe de Dieu. Car le Verbe de Dieu ne doit pas être inférieur au nôtre, et il le serait si, en face du nôtre qui est accompagné d’un souffle, il était conçu sans Esprit. Mais croire à un élément étranger, qui, à la ressemblance de notre souffle, affluerait du dehors dans la personne divine et deviendrait en elle l’Esprit, serait faire injure à Dieu. Rappelons-nous qu’en apprenant qu’il y avait un Verbe de Dieu, nous ne l’avons pas conçu comme un objet dépourvu de substance, ni comme le résultat d’une connaissance acquise ; nous n’avons pas pensé qu’il se manifestât au moyen de la voix pour cesser d’être, une fois exprimé, ni qu’il fût soumis à aucun des accidents que nous observons dans le nôtre. Nous l’avons conçu comme une substance possédant la volonté, l’acti-