Page:Grégoire de Nysse - Discours catéchétique, 1908.djvu/115

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vité et la toute-puissance. [3] De même, instruits de l’existence d’un Esprit de Dieu, qui accompagne le Verbe, et manifeste son activité, nous ne le concevons pas comme le souffle d’une respiration. Car ce serait rabaisser la majesté divine que de supposer à la ressemblance de notre propre souffle celui qu’elle possède. Non, nous l’envisageons comme une force substantielle, vivant en elle-même d’une existence propre, qu’on ne peut séparer de Dieu, en qui elle réside, ni du Verbe de Dieu qu’elle accompagne, qui ne s’anéantit pas en se dissipant, mais qui a une existence substantielle à la façon du Verbe de Dieu, qui possède la volonté, qui se meut de soi-même, active, choisissant le bien en toute circonstance, et ayant, pour réaliser tous ses désirs, un pouvoir correspondant à sa volonté.

UNITÉ ET HYPOSTASES

III. Ainsi, en sondant d’un regard attentif les abîmes du mystère, l’esprit a, dans une certaine mesure, l’intuition secrète de la doctrine relative à la connaissance de Dieu, sans pouvoir toutefois éclaircir par la parole la profondeur inexprimable de ce mystère, ni expliquer comment le même objet peut être dénombré tout en échappant au dénombrement, être aperçu dans ses parties distinctes tout en étant conçu comme unité, être divisé par la notion de personne sans admettre de division dans la substance. [2] La notion de personne distingue en effet l’Esprit du Verbe, et les distingue à leur tour de celui qui possède le Verbe et l’Esprit. Mais quand on a compris ce qui les sépare, on voit que l’unité de la nature n’admet pas de partage. Ainsi le pouvoir de la souveraineté unique ne se divise pas en un morcellement de divinités différentes, et d’autre part, la doctrine