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Page:Grégoire de Nysse - Discours catéchétique, 1908.djvu/117

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ne se confond pas avec la croyance juive, mais la vérité tient le milieu entre les deux conceptions, elle purge de ses erreurs chacune de ces écoles, et tire de chacune ce qu’elle renferme de bon. La croyance du Juif est redressée par l’adjonction du Verbe et la foi au Saint-Esprit. La croyance erronée des païens au polythéisme se trouve effacée par le dogme de l’unité de nature, qui annule l’idée fantaisiste d’une pluralité. [3] Gardons de la conception juive la notion de l’unité de nature, et de la croyance païenne retenons seulement la distinction des personnes, en corrigeant de part et d’autre l’impiété par le remède correspondant. Le dénombrement de la Trinité est, pour ainsi dire, le remède de ceux qui s’égarent au sujet de l’unité, et la doctrine de l’unité, celui des esprits que disperse leur croyance à la pluralité.

LA TRINITÉ DANS L’ÉCRITURE

IV. Si le sectateur du judaïsme combat ces doctrines, il ne sera plus aussi difficile d’argumenter contre lui, car les enseignements au milieu desquels il a grandi fourniront le moyen de mettre la vérité en lumière. L’existence d’un Verbe de Dieu et d’un Esprit de Dieu, conçus comme des forces substantielles, créatrices de tout ce qui a été fait, et embrassant la réalité, résulte manifestement des Écritures inspirées de Dieu. Il suffit de mentionner un seul témoignage, en laissant aux esprits plus zélés le soin de découvrir la plupart des autres. [2] « Le firmament, disent les Écritures, [Ps., xxxiii, 6] a été fait par le Verbe du Seigneur ; et par l’Esprit de sa bouche, toute l’armée qu’il renferme. » Quel Verbe et