Page:Grégoire de Nysse - Discours catéchétique, 1908.djvu/133

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à la nature intelligible soit l’essence subtile et mobile, qui, par la place qu’elle occupe au-dessus du monde, tire du caractère particulier de sa nature une profonde affinité avec l’intelligible, il se produit, en vertu d’une sagesse supérieure, un mélange de l’intelligible avec la création sensible, pour que rien dans la création ne se voie rejeté, suivant la parole de l’apôtre [I Tim., iv, 4], ni privé de la participation aux privilèges divins.

[4] Voilà pourquoi la nature divine opère dans l’homme le mélange de l’intelligible et du sensible, comme l’enseigne le récit de la création du monde. Il dit en effet [Gen., ii, 7] : « Dieu ayant pris une motte de terre, en forma l’homme, et de son propre souffle il éveilla la vie dans son ouvrage », pour que l’élément terrestre s’élevât par son union avec la divinité, et que cette seule et même grâce pût s’étendre également à travers toute la création, par le mélange de la nature inférieure avec celle qui domine le monde.

JALOUSIE DE L’ANGE DE LA TERRE

[5] Le monde intelligible préexistant à l’autre, et chacune des puissances angéliques ayant reçu en partage, de l’autorité qui dirige toutes choses, une certaine activité pour l’organisation de l’univers, c’était aussi une de ces puissances qui avait été chargée de maintenir et de gouverner la sphère terrestre. Ensuite avait été formée avec la terre une figure qui reproduisait la puissance suprême, et cet être était l’homme. En lui résidait la beauté divine de la nature intelligible, mêlée à une certaine force secrète. Voilà pourquoi celui qui avait reçu en partage le gouvernement de la terre trouve