Page:Grégoire de Nysse - Discours catéchétique, 1908.djvu/159

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résolu, au moyen du pouvoir associé à son désir, que la vie de tout ce qui existe est sa volonté et son œuvre, que c’est lui qui a appelé l’homme à la vie, après l’avoir paré, à l’image de Dieu, de tous les plus beaux privilèges.

[18] Or cela seul est par nature immuable qui ne tient pas sa naissance d’une création, et tout ce que la nature incréée a tiré du néant, ayant commencé d’être à partir de cette transformation, vit au contraire dans le changement. Ce changement se produit sans cesse dans le sens du mieux, si la créature agit suivant sa nature, et elle est au contraire entraînée vers l’état opposé par un mouvement ininterrompu, si elle s’est détournée de la droite voie.

[19] L’homme rentrait dans cette dernière catégorie, lui que le caractère changeant de sa nature avait détourné sur la pente de l’état opposé. D’autre part, l’abandon du bien une fois consommé a pour conséquence l’apparition de toutes les formes du mal, de sorte que l’éloignement de la vie fit place à la mort, que la privation de la lumière entraîna l’obscurité, que l’absence de vertu amena l’apparition du mal, et que toutes les formes du bien furent remplacées une à une par toute la série des maux opposés. Celui qui était tombé dans ces maux et les autres du même genre, par l’effet de son imprudence (car l’être dont la raison avait été égarée était incapable de rester dans la raison, et s’étant écarté de la sagesse, de prendre quelque décision sage), celui-là, par qui devait-il être ramené à la grâce primitive ? [20] À qui importait le relèvement de la créature déchue, le rappel à la vie de l’être tombé dans la