Page:Grégoire de Nysse - Discours catéchétique, 1908.djvu/161

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mort, la direction donnée à l’homme égaré ? À qui, si ce n’est au maître absolu de la nature ? À celui-là seul qui avait donné la vie à l’origine, appartenait en effet le pouvoir et le privilège de la ranimer, même éteinte. C’est ce que nous apprend le mystère de la vérité, en nous enseignant que Dieu a créé l’homme à l’origine, et l’a sauvé après sa chute.

CONDITION MORTELLE DU CHRIST

IX. Jusqu’ici notre doctrine obtiendra peut-être l’assentiment de celui qui considère l’enchaînement des idées, parce que rien dans notre exposé ne lui semblera étranger à la conception qu’on doit avoir de Dieu. Mais il n’aura pas la même attitude dans la suite, devant les faits qui sont la principale confirmation du mystère de la vérité : la naissance humaine (du Christ) et sa croissance depuis l’âge le plus tendre jusqu’à la maturité, le besoin de nourriture et de boisson, la fatigue, le sommeil, la douleur et les larmes, la scène de la dénonciation et du tribunal, la crucifixion, la mort et la mise au tombeau. Les faits compris dans le mystère de la religion émoussent en quelque façon la foi des petits esprits, de sorte que les doctrines exposées tout d’abord les empêchent d’accepter aussi ce qui y fait suite. Ce qu’il y a de vraiment digne de Dieu dans la résurrection d’entre les morts, ils ne l’admettent pas, à cause du caractère avilissant qui s’attache à la mort.

[2] À mon avis, il faut d’abord, en dégageant un peu sa raison de la grossièreté charnelle, concevoir en soi le bien lui-même et ce qui en diffère, en se demandant avec quels caractères distinctifs l’un et l’autre se présentent à la pensée. Aucun esprit réfléchi, je pense, ne