Page:Grégoire de Nysse - Discours catéchétique, 1908.djvu/163

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contestera qu’une seule chose entre toutes soit honteuse par nature : l’infirmité qui s’attache au mal ; et que ce qui est étranger au mal soit exempt de toute honte. Or ce qui est pur de tout élément honteux est conçu comme rentrant absolument dans le bien, et ce qui est vraiment bon n’admet aucun mélange du contraire. D’autre part, tout ce que l’esprit découvre dans la notion du bien convient à Dieu. [3] Que l’on montre donc dans la naissance, l’éducation, la croissance, le progrès vers la maturité naturelle, l’épreuve de la mort, et la résurrection, autant de formes du mal ; ou, si l’on convient que les états en question sont en dehors du mal, il faudra bien reconnaître que ce qui est étranger au mal n’a rien de honteux. Or ce qui est pur de toute honte et de tout mal étant parfaitement bon, comment ne pas plaindre de leur folie les représentants d’une doctrine pour qui le bien ne convient pas à Dieu ?

UNION DES DEUX NATURES

X. Mais, dira-t-on, c’est une chose petite et aisée à circonscrire que la nature humaine : or la divinité est infinie ; comment l’infini aurait-il pu être circonscrit dans l’atome ? Mais qui nous dit que l’infini de la divinité ait été circonscrit dans les limites de la chair, comme en un récipient ? Car il n’en est même pas ainsi dans notre propre vie : la nature pensante ne s’y enferme pas dans les bornes de la chair. [2] Mais si le volume du corps est circonscrit par ses propres partie, l’âme, grâce aux mouvements de la pensée, s’étend à son gré à toute la création, elle s’élève jusqu’aux cieux, et se pose sur les abîmes de la mer, parcourt l’étendue de la terre, pénètre dans son activité jusqu’aux régions souterraines, souvent même embrasse par la pensée les merveilles des