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Page:Grégoire de Nysse - Discours catéchétique, 1908.djvu/173

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à la corruption ; il conviendrait donc, en bonne logique, de tourner dans l’autre sens votre incrédulité, en vous refusant à penser qu’il était un homme comme ceux que l’on voit naître conformément à la nature.

[4] Car il faut bien, si l’on ne croit pas à son humanité dans de semblables conditions, en arriver à croire qu’il était Dieu. En effet, celui qui nous rapporte sa naissance raconte en même temps qu’il naquit d’une vierge [Matth., i ; Luc, ii]. Si donc le récit nous fait croire à sa naissance, les mêmes raisons ne nous permettent pas non plus de douter qu’elle ait eu lieu dans ces conditions. [5] Celui qui parle de la naissance ajoute que sa mère était une vierge. Et celui qui fait mention de la mort atteste avec la mort la résurrection. Si donc le récit qu’on vous fait vous amène à accorder qu’il y a eu mort et naissance, vous accordez forcément, en vertu du même récit, que cette naissance et cette mort sont exemptes de tout caractère d’infirmité. — Mais ce sont là des choses qui dépassent la nature. — Il ne rentre donc point, lui non plus, dans l’ordre de la nature, celui dont il est démontré que la naissance a eu lieu dans des conditions surnaturelles.

RAISON DE L’INCARNATION

XIV. Quelle est donc la cause, dit-on, qui a fait descendre la divinité à cette basse condition ? On hésite à croire que Dieu, l’infini, l’incompréhensible, l’inexprimable, supérieur à toute conception et à toute grandeur, se mêle à la souillure de la nature humaine, avilissant dans ce mélange avec la bassesse les formes sublimes de son activité.