Page:Grégoire de Nysse - Discours catéchétique, 1908.djvu/175

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LA NATURE DIVINE N’A PAS ÉTÉ ABAISSÉE

XV. Nous ne sommes pas en peine de trouver à cette objection encore une réponse en rapport avec la majesté divine. [2] Vous cherchez la raison pour laquelle Dieu a pris naissance dans l’humanité ? Si vous retranchez de la vie les bienfaits qui viennent de Dieu, vous ne pourrez dire à quels caractères vous reconnaissez le divin. Car ce sont les bienfaits que nous recevons qui nous font connaître le bienfaiteur ; en considérant ce qui arrive, nous conjecturons par analogie la nature du bienfaiteur. Si donc l’amour de l’humanité est une propriété de la nature divine, vous tenez la raison que vous demandiez, vous tenez la cause de la présence de Dieu dans l’humanité.

[3] Il fallait en effet le médecin à notre nature tombée dans la maladie, il fallait le restaurateur à l’homme déchu, il fallait l’auteur de la vie à celui qui avait perdu la vie, il fallait celui qui ramène au bien à celui qui s’était détaché de la participation au bien ; l’homme enfermé dans les ténèbres demandait la présence de la lumière, le captif cherchait le rédempteur, le prisonnier le défenseur, l’esclave retenu sous le joug de la servitude, le libérateur. Étaient-ce là des raisons sans importance, qui ne méritaient pas de blesser la vue de Dieu, et de le faire descendre, pour la visiter, vers la nature humaine, placée dans une situation si pitoyable et malheureuse ?

[4] Mais Dieu pouvait, dit-on, faire du bien à l’homme tout en restant exempt de faiblesse. Celui qui a organisé l’univers par un acte de sa volonté, et qui a donné l’existence au néant par la seule impulsion de son