Page:Grégoire de Nysse - Discours catéchétique, 1908.djvu/187

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vement qui étend en puissance à toute la nature humaine également, l’union de ce qui avait été séparé. Et voilà le mystère du dessein de Dieu touchant la mort et de la résurrection d’entre les défunts : si Dieu n’a pas empêché la mort de séparer l’âme du corps selon l’ordre inévitable de la nature, il les a de nouveau réunis l’un à l’autre par la résurrection, afin d’être lui-même le point de rencontre de la mort et de la vie, en arrêtant en lui la décomposition de la nature produite par la mort, et en devenant lui-même un principe de réunion pour les éléments séparés.

XVII. Mais on prétendra que l’objection qui nous avait été proposée ne se trouve pas encore détruite, et que l’argument avancé par les incrédules reçoit au contraire de ce qui a été dit une force nouvelle. En effet, si Dieu possède toute la puissance que notre discours a démontrée, s’il est en son pouvoir de détruire la mort et d’ouvrir l’accès de la vie, que n’exécute-t-il son dessein par un acte pur de sa volonté, au lieu d’effectuer notre salut par un moyen détourné, en venant au monde et en grandissant, et en faisant, pour sauver l’homme, l’épreuve de la mort, quand il pourrait, sans passer par là, assurer notre salut ?

[2] En réponse à une objection de ce genre, il suffirait de faire remarquer aux esprits sensés que les malades ne fixent pas non plus aux médecins la nature du régime ; ils ne chicanent pas leurs bienfaiteurs sur la forme du traitement, en demandant pourquoi celui qui les soigne se met en contact avec la partie malade et imagine ce remède-là, pour les délivrer du mal, quand il devrait en employer un autre ; mais ils