Page:Grégoire de Nysse - Discours catéchétique, 1908.djvu/189

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[3] En réalité, comme le dit la prophétie, [Ps., xxxi, 20] l’immensité de la bonté divine nous assiste d’une manière mystérieuse et ne se montre pas clairement encore dans la vie présente : autrement en effet, toutes les objections des incrédules disparaîtraient, si l’objet de notre attente était exposé aux yeux ; mais maintenant il attend les siècles à venir, pour y découvrir ce que la foi seule nous fait voir aujourd’hui. Dans ces conditions, il faudrait demander à quelques raisonnements, autant que possible, une solution des questions présentes en accord avec ce qui précède.

XVIII. Et peut-être serait-il superflu, si l’on croit fermement que Dieu a fait un séjour dans notre vie, de critiquer sa présence, en prétendant qu’elle n’a pas eu lieu suivant les lois d’une certaine sagesse et suivant une raison supérieure. Pour les esprits qui ne sont pas animés d’une hostilité excessive contre la vérité, il y a une preuve bien grande de cette visite divine : celle qui s’est manifestée même avant la vie future, dans l’existence présente, je veux dire l’attestation résultant des faits eux-mêmes.

[2] Qui ne sait en effet comment la tromperie mise en œuvre par les démons avait été consommée dans toutes les parties de la terre, et s’était rendue maîtresse de la vie humaine par le culte insensé des idoles ; comment c’était devenu un usage chez tous les peuples de l’univers d’honorer les démons sous la forme des idoles, par les sacrifices d’animaux et les souillures déposées sur les autels ? [3] Mais dès que se fut manifestée, selon