Page:Grégoire de Nysse - Discours catéchétique, 1908.djvu/191

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la parole de l’apôtre [Tit., ii, 11], la grâce de Dieu, salutaire pour toute l’humanité, au moyen de la nature humaine qu’elle avait revêtue pour nous visiter, tout s’anéantit à la façon d’une fumée ; on vit cesser les folies des oracles et des prédictions, s’évanouir les processions solennelles et les souillures sanglantes des hécatombes, et chez la plupart des peuples, disparaître entièrement autels, propylées, enceintes sacrées, copies d’images consacrées et tout ce qu’entretenaient les ministres des démons pour se tromper eux-mêmes et duper ceux qu’ils rencontraient, de sorte qu’en beaucoup d’endroits, on ne se souvient pas même si ces choses ont existé jadis ; à leur place, s’élevèrent, sur toute la surface de la terre, à la gloire du nom du Christ, des temples et des lieux de sacrifice, le sacerdoce auguste et pur de sang, et la sagesse sublime, qui se dirige par les actes plutôt que par les paroles, et le dédain de la vie et le mépris de la mort. Ceux que les tyrans voulaient obliger à trahir leur foi le firent éclater ouvertement, en recevant avec indifférence les mauvais traitements infligés à leur corps, et leur condamnation à mort, ce qu’ils n’eussent évidemment pas supporté avec cette fermeté, s’ils n’avaient eu la preuve certaine et incontestable de la visite divine.

[4] Le fait suivant lui-même peut être donné aux Juifs comme une preuve suffisante du passage sur la terre de celui auquel ils refusent de croire. Jusqu’à la manifestation divine du Christ, ils virent resplendir en effet le palais de Jérusalem, ce temple renommé au loin, les sacrifices célébrés chaque année conformément à la loi ; tout ce qui avait été fixé par la loi sous une forme