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Page:Grégoire de Nysse - Discours catéchétique, 1908.djvu/199

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divinité par les privilèges qui lui restent et par son libre arbitre ; mais il a nécessairement une nature changeante. Celui qui tenait d’un changement le principe de l’existence, devait forcément en effet être enclin à changer. Car le passage du néant à l’existence est un changement ; le non-être se transforme en être en vertu de la puissance divine, et le changement s’observe de toute nécessité chez l’homme, étant donné surtout que l’homme était une copie de la nature divine, et qu’une imitation, si elle n’offrait aucune différence, se confondrait absolument avec ce qu’elle reproduit.

[2] Or voici en quoi consiste la différence de l’image et du modèle par excellence : l’un est immuable par nature, l’autre au contraire tient d’un changement son existence, comme on l’a exposé, et étant en proie au changement ne reste absolument pas dans l’être.

[3] Le changement est un mouvement qui tend sans cesse de l’état présent à un état différent, et un mouvement de ce genre prend deux formes : dans l’une, il tend sans cesse vers le bien, et là, le progrès ne connaît pas d’arrêt, puisque l’espace parcouru est conçu comme illimité ; dans l’autre, il tend vers l’état opposé, dont l’essence est de ne pas avoir d’existence : le contraire du bien, en effet, comme on l’a dit plus haut, s’oppose à lui à peu près dans le sens où nous disons que ce qui n’est pas s’oppose à ce qui est, et que la non-existence s’oppose à l’existence. Or dans la tendance et dans le mouvement qui s’accompagnent de variation et de changement, il est impossible à la nature de rester immuable en elle-même, mais notre volonté tend tout