Aller au contenu

Page:Grégoire de Nysse - Discours catéchétique, 1908.djvu/213

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Divinité par une intervention personnelle le salut de l’humanité. Car la Divinité doit conserver en tout les attributs qui lui conviennent ; il ne faut pas se faire d’elle sur tel point une idée élevée, pour exclure tel autre caractère de la dignité qui convient à Dieu : toute conception élevée et conforme à la piété doit être sans réserve attribuée à Dieu par la foi, et l’une doit s’enchaîner à l’autre par une exacte succession.

[6] On a démontré la bonté, la sagesse, la justice, la puissance, l’incorruptibilité, tous ces attributs qui se manifestent dans l’organisation du plan qui nous concerne. La bonté se fait voir dans la volonté de sauver celui qui était perdu [Luc, xix, 10], la sagesse et la justice se sont manifestées dans la forme de notre salut, Dieu a montré sa puissance en devenant semblable à l’homme, et en prenant sa forme, pour se régler sur la bassesse de notre nature ; il l’a montrée en donnant à croire qu’il pourrait comme les hommes devenir la proie de la mort ; il l’a montrée enfin, en réalisant, une fois devenu tel, ce qui lui appartient en propre, et ce qui est conforme à sa nature.

[7] Or le propre de la lumière, c’est de dissiper les ténèbres ; le propre de la vie, c’est de détruire la mort. Puisqu’en nous laissant entraîner hors du droit chemin, nous avions été à l’origine détournés de la vie, et précipités dans la mort, en quoi l’enseignement de la religion sort-il de la vraisemblance, si la pureté s’attache aux misérables souillés par le péché, la vie aux morts, si une direction est donnée aux égarés, afin que la souillure disparaisse, que l’égarement soit guéri, et que ce qui était mort soit rappelé à la vie ?