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Page:Grégoire de Nysse - Discours catéchétique, 1908.djvu/235

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familier. Quand le serpent a reçu sur la tête le coup mortel, les replis qui viennent à la suite ne sont pas abattus avec la tête, mais elle est déjà morte que la queue reste animée du principe vital qui lui est propre et conserve le mouvement de la vie. Il en est de même pour le vice : on peut le voir, frappé du coup mortel, troubler encore de ses débris la vie humaine.

[2] Mais laissant de côté, sur ce point encore, leurs critiques contre l’enseignement de la religion, les adversaires font valoir comme un grief, que la foi ne s’étend pas à toute l’humanité. Pourquoi donc, disent-ils, la grâce de l’Évangile ne s’est elle pas étendue à tous les hommes ? Pourquoi, à côté d’un certain nombre qui s’attachent à la doctrine nouvelle, une portion considérable de l’humanité en reste-t-elle privée ? Ou bien Dieu n’a pas voulu distribuer largement son bienfait à tous, ou bien il n’en a absolument pas eu le pouvoir, et ni l’une ni l’autre de ces deux causes n’est exempte de reproche. Car il ne sied pas à Dieu de ne pas vouloir le bien, ni d’être incapable de le faire. Si donc la foi est un bien, pourquoi, disent-ils, la grâce de l’Évangile ne s’est-elle pas étendue à tous ?

[3] Si nous établissions en effet, nous aussi, dans notre doctrine que la volonté divine distribue au hasard la foi aux hommes, les uns se trouvant appelés à la recevoir, et les autres étant exclus de l’invitation, on aurait lieu de porter une semblable accusation contre la religion. Mais si l’appel s’adresse également à tous, sans distinction de conditions, d’âge ni de race (car si dès les premiers débuts de la prédication, les ministres de la doctrine purent, en vertu d’une inspira-