Page:Grégoire de Nysse - Discours catéchétique, 1908.djvu/243

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continuité et de l’unité de la nature. En quoi la doctrine du mystère sort-elle donc de la vraisemblance, si celui qui est debout se penche sur celui qui gît pour le relever de sa chute ? D’autre part, la croix renferme-t-elle encore un enseignement plus profond ? C’est ce que savent peut-être ceux qui sont versés dans l’interprétation du sens caché. En tout cas, celui qui nous vient de la tradition, le voici.

[3] C’est suivant le sens le plus élevé et plus divin que tout a été dit et s’est passé dans l’Évangile ; d’autre part, rien n’y échappe à ce caractère de se révéler absolument comme un mélange du divin et de l’humain, la parole et les faits se déroulant d’une façon humaine, et le sens caché révélant la présence du divin. Dans ces conditions, il serait logique de ne pas considérer non plus sur ce point particulier l’un des deux éléments en négligeant l’autre, mais de voir dans la mort le côté humain, et de rechercher avec soin, dans la façon dont elle s’est produite, l’élément divin. [6] Or le propre de la Divinité c’est de se répandre à travers tout, et de s’étendre dans toutes ses parties à la nature de ce qui existe ; rien ne peut en effet subsister dans l’être, sans rester dans le sein de celui qui a l’être ; et la nature divine est ce qui existe par excellence et avant tout. Qu’elle soit partout dans l’univers, c’est ce que la permanence du monde nous oblige de toute nécessité à croire. Nous apprenons par la croix, dont la forme se partage en quatre, et nous donne à compter, à partir du centre vers lequel converge l’ensemble, quatre prolongements, nous apprenons, dis-je, que celui qui y fut étendu au moment où le plan divin s’accomplissait par sa mort,