Page:Grégoire de Nysse - Discours catéchétique, 1908.djvu/251

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

clair pour tout le monde, comment la semence d’où doit sortir la formation de l’être vivant devient un homme. Mais bien certainement il n’y a sur ce point aucune théorie qui en découvre, par quelque procédé de raisonnement, l’explication probable. Qu’ont de commun en effet, si on les compare, la définition de l’homme, et la qualité qui s’observe dans cette semence ? L’homme est un être doué de raison et d’intelligence, capable de pensée et de connaissance ; cette semence nous apparaît avec une qualité d’humidité, et la réflexion n’y conçoit rien de plus que ce que distingue la sensation.

[3] La réponse que l’on nous ferait sans doute à cette question : Comment est-il probable que l’homme se soit formé de cette semence ? cette réponse, nous la ferons aussi, si l’on nous interroge sur la régénération effectuée par l’eau. Dans le premier cas, en effet, chaque personne interrogée a ces mots à la bouche : « C’est par un effet de la puissance divine que cette semence devient un homme ; sans elle, la semence resterait inerte et inefficace. » Si donc, dans ce cas-là, ce n’est pas la matière qui produit l’homme, si c’est la puissance divine qui transforme en nature humaine ce que nous voyons, il serait de la dernière démence et de la dernière injustice de reconnaître à Dieu, dans le premier cas, une si grande puissance, et de s’imaginer, dans le second, que la Divinité n’a plus la force d’accomplir son dessein.

[4] Qu’y a-t-il de commun, disent-ils, entre l’eau et la vie ? Et qu’y a-t-il de commun, leur répondrons-nous, entre cet élément humide et l’image de Dieu ? Mais dans le cas-là, il n’y a point à s’étonner si