Page:Grégoire de Nysse - Discours catéchétique, 1908.djvu/263

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est délivré en quelque sorte de son union avec le mal : le repentir l’amène à haïr et à éloigner le vice, et la mort opère la destruction du mal.

[10] S’il était possible dans cette imitation de subir une mort complète, il n’y aurait pas imitation, mais condition identique, et le mal disparaîtrait absolument de notre nature, de sorte que, suivant la parole de l’Apôtre [Rom., vi, 10], nous mourrions une fois pour toutes au péché. Mais, comme on l’a dit, nous imitons la puissance supérieure dans la mesure où le permet la pauvreté de notre nature ; en versant sur nous l’eau à trois reprises, et en nous élevant hors de l’eau, nous figurons l’ensevelissement salutaire et la résurrection opérée en trois jours, dans la pensée que si l’eau est à notre disposition, si nous sommes libres de nous y plonger et d’en ressortir, de même le souverain de l’univers avait le moyen, après s’être plongé dans la mort comme nous dans l’eau, de revenir à la condition bienheureuse qui lui est propre.

[11] Si donc l’on considère la vraisemblance, si l’on juge des faits d’après le degré de puissance disponible de part et d’autre, on n’y trouvera aucune différence, puisque le Sauveur et l’homme exécutent chacun de leur côté ce qui est en leur pouvoir, suivant la mesure de leur nature. De même que l’homme peut sans danger entrer en contact avec l’eau, s’il le veut, il est donné à la puissance divine, avec une facilité infiniment plus grande, et d’entrer dans la mort et de ne point y éprouver de changement dans le sens d’une faiblesse.