Page:Grégoire de Nysse - Discours catéchétique, 1908.djvu/265

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[12] Voici donc pourquoi il nous fallait préluder par l’eau à la grâce de la résurrection : c’était pour apprendre qu’il nous est également facile d’être baptisés dans l’eau, et d’émerger de la mort. Mais dans les événements de la vie, certaines choses plus que d’autres sont décisives, et sans elles on ne pourrait réussir : cependant, si l’on met en parallèle le commencement avec la fin, le début comparé au résultat paraîtra insignifiant. Comment mettre en effet sur le même pied l’homme et la semence destinée à former l’être vivant ? Et pourtant sans l’une, l’autre n’existerait pas. De même aussi, le privilège si grand de la résurrection, quoique supérieur de sa nature, tire d’ici ses origines et ses causes, car il est impossible que ce résultat se produise, s’il n’a été précédé de cette préparation.

[13] Je le déclare, il est impossible à l’homme de ressusciter sans la régénération du baptême, non que j’aie en vue la reconstitution et la restauration du composé humain : la nature doit en effet s’y acheminer dans tous les cas, sous l’impulsion de ses propres lois, conformément au plan de son organisateur, qu’elle reçoive la grâce du baptême ou qu’elle reste exclue de cette initiation ; je veux parler de la restauration qui ramène à l’état bienheureux, divin, exempt de toute affliction.

[14] Tout ce qui reçoit le privilège de revenir à l’existence par la résurrection ne retourne pas à la même vie, mais il y a une grande distance entre ceux qui ont été purifiés et ceux qui ont besoin encore de purifica-