Page:Grégoire de Nysse - Discours catéchétique, 1908.djvu/267

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tion. Ceux qu’a dirigés tout d’abord durant cette vie la purification du baptême, ceux-là se retireront vers le genre de vie approprié à leur nature ; or l’absence de passions est étroitement unie à la pureté, et dans l’impassibilité réside sans conteste la béatitude. Quant à ceux dont les passions se sont endurcies et qui n’ont mis en œuvre aucun moyen d’effacer la souillure, ni l’eau du sacrement, ni l’invocation de la puissance divine, ni l’amendement du repentir, de toute nécessité ils doivent, eux aussi, avoir la place qui est en rapport avec leur conduite.

[15] Or l’endroit qui convient à l’or altéré est le fourneau du raffineur, pour qu’une fois fondu le vice qui s’était mélangé à ces pécheurs, leur nature, au bout de longs siècles, soit rendue à Dieu pure et intacte. Puisque le feu et l’eau possèdent la propriété de nettoyer, ceux qui ont effacé la souillure de leur vice dans l’eau du sacrement n’ont pas besoin de l’autre forme de purification ; ceux-là, au contraire, qui n’ont pas été initiés à cette purification doivent nécessairement être purifiés par le feu.

XXXVI. La raison universelle et l’enseignement des Écritures montrent en effet que l’on ne peut entrer dans le chœur divin sans avoir été entièrement lavé des souillures du vice. Cette condition, bien petite par elle-même, devient pourtant le principe et le fondement de grands biens. Je dis qu’elle est petite, étant donné la facilité avec laquelle s’obtient cet heureux résultat. Quelle peine a-t-on à croire que Dieu est partout, qu’étant en tout il assiste aussi ceux qui invoquent sa puissance vivifiante, et qu’étant présent il fait ce qui