Page:Grégoire de Nysse - Discours catéchétique, 1908.djvu/269

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convient à son caractère ? [2] Or le propre de l’activité divine, c’est d’opérer le salut de ceux qui en ont besoin. Ce salut se réalise par la purification effectuée dans l’eau. Celui qui a été purifié participera à l’état de pureté, et la pureté véritable c’est la nature divine. Vous voyez combien la chose est simple en son principe, et facile à réaliser : de la foi et de l’eau, l’une laissée à la disposition de notre volonté, et l’autre étroitement associée à la vie humaine. Mais le bien auquel ces conditions donnent naissance a une étendue et une qualité qui l’unissent étroitement à la divinité elle-même.

XXXVII. Mais puisque l’être humain est double, formé par le mélange d’une âme et d’un corps, les hommes en voie de salut doivent nécessairement prendre contact par l’un et par l’autre avec le guide qui les conduit vers la vie. L’âme une fois mêlée à lui par la foi y trouve le point de départ de son salut ; en effet l’union avec la vie implique la participation à la vie ; mais le corps a une autre façon de jouir du Sauveur et de se mêler à lui. [2] Ceux à qui on a fait absorber insidieusement du poison, en amortissent par une autre drogue l’influence pernicieuse, mais l’antidote doit pénétrer, comme le poison, dans les organes vitaux de l’homme, pour que l’effet du remède, en passant par eux se distribue dans le corps tout entier ; de même, après avoir goûté à ce qui dissout notre nature, nous avions nécessairement besoin de ce qui en réunit les éléments séparés, pour que ce remède, pénétrant en nous, chassât par son effet contraire l’influence funeste du poison déjà introduit dans notre corps.