Page:Grégoire de Nysse - Discours catéchétique, 1908.djvu/279

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[12] Or la chair glorieuse habitée par Dieu a accepté aussi cet élément en vue de sa subsistance, et le Dieu qui s’est révélé s’est mélangé à la nature périssable afin de déifier l’humanité avec lui en l’admettant au partage de la divinité ; voilà pourquoi il se distribue comme une semence à tous les croyants, suivant le plan de la grâce, au moyen de cette chair composée de vin et de pain, et il se mêle au corps des croyants, pour que cette union avec le corps immortel permette à l’homme de participer lui aussi à l’incorruptibilité. Tel est le bienfait qu’il accorde en transformant, par la vertu de la consécration, la nature des apparences en ce corps immortel.

XXXVIII. Il ne manque, je crois, à notre exposé aucune des questions qui intéressent la religion, si ce n’est la théorie de la foi. Nous l’exposerons également, en quelques mots, dans le présent traité. Ceux qui cherchent un exposé plus complet le trouveront dans d’autres travaux, où nous avons déjà expliqué minutieusement la doctrine avec tout le soin dont nous sommes capables, et où, en soutenant des controverses contre les adversaires, nous avons aussi examiné en elles-mêmes les questions qui nous ont été proposées. [2] Dans le présent traité, nous avons cru bien faire en nous bornant à ce que dit l’Évangile : celui qui est engendré suivant la régénération spirituelle sait de qui il est fils, et quelle est sa nature [Jean, i, 13 ; iii, 6, 7] ; seule, en effet, cette forme de génération a le pouvoir de choisir ce qu’elle veut être, et d’être ce qu’elle choisit.