Page:Grégoire de Nysse - Discours catéchétique, 1908.djvu/281

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XXXIX. Les autres êtres qui naissent doivent en effet l’existence à l’impulsion de leurs parents, tandis que la naissance spirituelle dépend de la volonté de celui qui naît. Mais dans ce dernier cas, le danger est de se tromper sur son intérêt, puisque chacun est libre dans son choix ; il est donc bon, je le dis, que celui qui veut être l’auteur de sa propre naissance, connaisse d’avance par le raisonnement qui il lui sera avantageux d’avoir pour père, et de qui il vaudra mieux pour lui tenir sa nature ; on a dit en effet que cette sorte de naissance choisit librement ses parents.

[2] Or comme le monde est divisé en deux parts, l’élément créé et l’élément incréé, et que la nature incréée possède en soi la stabilité et l’immutabilité, tandis que la création est sujette à l’altération et au changement, celui qui choisit avec réflexion le parti avantageux, de qui préfèrera-t-il être le fils, de la nature que l’on voit en proie au changement, ou de l’élément qui possède une nature immuable et ferme dans le bien, et toujours semblable à elle-même ?

[3] L’Évangile fait connaître les trois personnes et les trois noms par lesquels s’opère la naissance chez les croyants : celui qui est engendré dans la Trinité est également engendré par le Père, par le Fils et par le Saint-Esprit, car l’Évangile [Jean, iii, 6] dit de l’Esprit : ce qui est né de l’Esprit est Esprit, et : Paul engendre dans le Christ [I Cor., iv, 15], et : le Père est père de tous [Eph., iv, 6]. Qu’ici donc la raison de l’auditeur montre sa sagesse, et qu’elle n’aille pas se faire la fille de la nature toujours en proie au