Page:Grégoire de Nysse - Discours catéchétique, 1908.djvu/291

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reste dans le même état, et qui ensuite va parlant partout du baptême qui l’a amélioré en le transformant, qu’il écoute Paul disant [Gal., vi, 3] : Si un homme s’imagine être quelque chose, en n’étant rien, il s’abuse lui-même. Car ce que vous n’êtes pas devenu, vous ne l’êtes pas.

[5] À tous ceux qui l’ont reçu, dit des hommes régénérés l’Évangile [Jean, i, 12], il a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu. L’enfant est absolument de même race que son père. Si donc vous avez reçu Dieu, et si vous êtes devenu l’enfant de Dieu, montrez par le choix de votre volonté le Dieu qui est en vous, montrez en vous-même celui qui vous a engendré. Les marques auxquelles nous connaissons Dieu doivent faire voir la parenté avec Dieu de celui qui est devenu fils de Dieu. Il ouvre sa main [Ps. cxlv, 16] et rassasie tous les êtres de bonne volonté, il pardonne l’iniquité [Michée, vii, 18], et regrette le mal qu’il envoie [Joël, ii, 13] ; le Seigneur est bon envers tous [Ps. cxlv, 9], il n’exerce pas sa colère chaque jour [Ps. vii, 12] ; Dieu est un maître droit, et il n’y a pas d’injustice en lui [Ps. xcii, 16] ; et tous les traits du même genre dont nous instruit çà et là l’Écriture. Si vous portez ces marques, vous êtes devenu vraiment l’enfant de Dieu. [6] Si vous persistez au contraire dans les caractères du vice, vous répèterez en vain que vous êtes né d’en haut. La voix du prophète vous dira : Tu es fils d’un homme [Ps. iv, 3-4], et non du Très-Haut [cf. Ps. lxxxii, 6-7]. Tu aimes la vanité, tu recherches le mensonge. Tu ne sais comment l’homme est magnifié [cf. Ps. iv, 4] ; tu ignores qu’il ne peut l’être qu’en étant pieux.

[7] Il faudrait ajouter à ces enseignements ce qui nous reste à dire : c’est d’abord que les biens offerts dans