Page:Grégoire de Nysse - Homélie contre les usuriers, 1853.djvu/18

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Quand le malade, dévoré par la chaleur de la fièvre, en proie à une soif ardente, ne peut s’empêcher de demander à boire, celui qui par humanité lui donne du vin le soulage un moment tandis que la coupe se vide, mais au bout de peu de temps, la fièvre, grâce à lui, redouble de violence ; de même celui qui tend à l’indigent un or gros de pauvreté ne met pas un terme au besoin, mais aggrave le malheur.

IV. Ne vis pas de cette vie inhumaine qui prend les dehors de la charité, ne ressemble pas à ce médecin homicide, n’affecte pas de sauver avec ton or, comme lui avec son art, tandis que d’intention et de cœur tu perds celui qui s’est confié à toi. L’oisiveté et la cupidité, voilà la vie de l’usurier : il ne connaît ni les travaux de l’agriculture ni les soins du commerce ; il demeure toujours assis à la même place engraissant son bétail à son foyer ; il veut que tout croisse pour lui sans semailles et sans labour ; il a pour charrue une plume, pour champ