Page:Grégoire de Nysse - Homélie contre les usuriers, 1853.djvu/20

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un parchemin, pour semence de l’encre ; sa pluie, à lui, c’est le temps, qui grossit insensiblement sa récolte d’écus ; sa faucille, c’est la réclamation ; son aire, cette maison où il réduit en poudre la fortune des malheureux qu’il pressure. Ce qui est à tout autre, il le regarde comme sien ; il souhaite aux hommes des besoins et des maux, afin qu’ils soient forcés de venir à lui ; il hait quiconque sait se suffire, et voit des ennemis dans ceux qui n’empruntent point. Il assiste à tous les procès, afin de découvrir un homme que pressent des créanciers, et suit les gens d’affaires comme les vautours suivent les armées ; il promène sa bourse de tous côtés, il présente l’appât à ceux qu’il voit suffoquer, afin que si la nécessité les force d’ouvrir la bouche, ils avalent en même temps l’hameçon de l’intérêt. Chaque jour il calcule son gain, et jamais sa cupidité n’est assouvie ; il s’indigne contre l’or qui se trouve