Page:Grégoire de Nysse - Homélie contre les usuriers, 1853.djvu/30

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joignant les mains, il ne cesse de gémir, il verse des ruisseaux de larmes ; il déroule le parchemin, il pleure son or sur les caractères, et tirant le contrat de son armoire, comme la robe d’un fils qui n’est plus, il sent à cette vue s’éveiller en lui une douleur plus cuisante. S’il a prêté à la grosse, il demeure assis près du rivage, il s’inquiète des vents qui changent, il interroge sans relâche tous ceux qui abordent : leur a-t-on parlé d’un naufrage ? ont-ils couru des risques dans la traversée ? Et ces soucis de tous les jours laissent son âme assombrie. C’est à lui qu’il faut dire : Renonce, ô homme, à cette inquiétude dangereuse, quitte cet espoir qui te mine, ne perds pas ton capital en courant après les intérêts ; tu demandes au pauvre des revenus et de nouvelles richesses, et tu ressembles à un homme qui