Page:Grégoire de Nysse - Homélie contre les usuriers, 1853.djvu/38

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proches ; mais il te tiendrait ce langage plein d’une noble liberté : Ô homme, ne me nourris pas des larmes de mes frères ; ne donne pas au pauvre ce pain, fruit des gémissements de ses compagnons de misère ; remets à ton semblable ce que tu as injustement exigé de lui, et je te rendrai grâce. Que sert-il que tu consoles un malheureux, si tu en fais mille ? S’il n’y avait pas un tel nombre d’usuriers, il n’y aurait pas un tel nombre de pauvres. Dissous ta confrérie, et nous pourrons tous nous suffire. Partout on accuse les usuriers, et rien ne peut guérir cette plaie, ni la loi, ni les prophètes, ni les évangélistes : « Écoutez ceci, dit Amos, vous qui réduisez en poudre les pauvres et qui faites périr ceux qui sont dans l’indigence, vous qui dites : Quand seront passés ces mois où tout est à bon marché, afin que nous vendions nos marchandises ? » En effet, les pères sont moins