Page:Grégoire de Nysse - Homélie contre les usuriers, 1853.djvu/46

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sont philosophes, et ils se font les disciples des astrologues d’Égypte, quand il leur faut justifier leurs actions abominables et leurs meurtres.

VIII. Il faut répondre à l’usurier : C’est toi qui es la naissance fatale, la funeste influence des astres. Si tu avais adouci sa peine, si tu lui avais remis une part de sa dette, si tu avais réclamé l’autre sans rigueur, il n’aurait pas détesté cette vie de tourments, il ne serait pas devenu son propre bourreau. De quel œil, au jour de la résurrection, verras-tu celui que tu as fait périr ? Car vous viendrez tous les deux au tribunal du Christ, où l’on ne compte pas les intérêts, mais où l’on juge les vies. Que répondras-tu aux accusations du juge incorruptible, lorsqu’il te dira : Tu avais la loi, les prophètes, les commandements de l’Évangile ; tu les entendais tous, d’une seule voix, t’ordonner la charité, l’humanité ; les uns te disaient : Tu ne prêteras point à usure à ton frère ; les autres : Il n’a point placé son argent à intérêt ; d’autres encore : Si tu prêtes à ton