Page:Grégoire de Nysse - Homélie contre les usuriers, 1853.djvu/48

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frère, tu ne le presseras point ; saint Matthieu te criait dans la parabole où il rapporte la parole du maître : Méchant serviteur, je t’avais remis tout ce que tu me devais, parce que tu m’en avais prié ; ne fallait-il donc pas que tu eusses pitié de ton compagnon, comme j’avais eu pitié de toi ? Et le maître, ému de colère, livra son serviteur entre les mains des bourreaux, jusqu’à ce qu’il payât tout ce qu’il lui devait. Alors un repentir inutile se saisira de toi, alors viendront les profonds gémissements et le châtiment inévitable. Ni l’or ne courra à ton aide, ni l’argent ne te portera secours ; mais ce trafic d’intérêts sera pour toi plus amer que le fiel. Ce ne sont point là des paroles pour t’effrayer, mais des faits véritables, qui attestent le jugement avant même que tu l’aies subi, et dont tout homme sage et prévoyant doit se garantir.

IX. Mais, en attendant les arrêts de Dieu, je veux, dans l’intérêt