Page:Grégoire de Nysse - Homélie contre les usuriers, 1853.djvu/56

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vivre ? Langage digne de la conduite, réponse bien faite pour ces hommes que les ténèbres de l’argent aveuglent ; ils n’ont pas même l’intelligence assez forte pour comprendre ce qu’on leur dit. Ils entendent à rebours les conseils qu’on leur donne : tandis que je leur parle, ils menacent de ne plus prêter à ceux qui sont dans le besoin, et murmurant tout bas ils menacent de fermer leur porte aux malheureux. Avant tout, je proclame à haute voix qu’il faut donner, mais j’engage aussi à prêter ; car le prêt est une seconde forme du don ; mais il faut prêter sans intérêt ni usure, comme le commande la parole divine. Le même châtiment est réservé à celui qui ne prête point et à celui qui prête avec intérêt ; l’un est convaincu d’inhumanité, l’autre de trafic déloyal ; mais ces hommes vont d’un extrême