nion qu’elle avait de son mari ; j’échouai ; ma fille, si franche, si ouverte, s’était fait une sorte de forteresse derrière laquelle elle se retranchait à certaines questions ; je vis que, pour le moment au moins, je n’en obtiendrais rien.
Nous causions pourtant à cœur ouvert de Paris, de nos amis, de ma belle-mère, et Suzanne riait aux larmes de la jalousie si innocemment provoquée par son petit billet, lorsque non loin du château, dans le parterre français, nous vîmes arriver M. de Lincy.
— Je vous cherchais partout, cher beau-père, dit-il avec une gaieté forcée qui cachait mal une mauvaise humeur non équivoque. En voyant arriver la calèche avec votre domestique seul, j’avais crains un accident.
— Vous étiez là quand Pierre est arrivé ? dit Suzanne sans quitter mon bras.
— Sans doute, ma chère.
— Sur le perron ?
— Naturellement, j’étais venu saluer mon père, non sans vous avoir vainement cherchée partout.
— Eh bien ! dit-elle avec sa grâce mutine, c’est papa qui m’a trouvée, et il ne me cherchait pas, lui ! De sorte que c’est Pierre qui a