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SUZANNE NORMIS.

nais bien que cette gaieté était factice, et je l’interrogeai.

— Que crains-tu ? lui dis-je, quand nous fûmes seuls le soir.

— Je crains qu’on ne nous trouve, répondit-elle.

— Ne crains rien, fis-je, heureux de pouvoir la rassurer ; ici nous sommes mieux cachés que n’importe où, et d’ailleurs je te jure que quand même on nous trouverait, je ne te laisserais pas emmener. Où tu iras j’irai, et je coucherai en travers de la porte s’il le faut.

Elle m’embrassa avec effusion et s’endormit d’un calme sommeil.


XXXII


Le soleil levant que j’avais dans les yeux me réveilla le lendemain. Je me levai et j’ouvris la fenêtre pour respirer l’air du matin.

— Père, fit la voix de Suzanne, viens ici.

J’entrai dans sa chambre, séparée de la