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ROMAN D’UN PÈRE.

— Pourquoi crois-tu cela ?

— Je ne sais pas. Dis-lui que je l’aime et que je veux la voir.

Ah ! chère petite orpheline, que de larmes tombèrent sur ton berceau pendant que tu dormais, les bras étendus, rejetée en arrière, dans la plénitude de la vie et de la santé ! Heureusement tu ne les as pas vues. Comme je l’avais promis à ta mère, malgré bien des épreuves que je n’ai pu t’épargner, tu as été heureuse.


III


J’étais veuf depuis environ trois semaines, et je commençais à peine à envisager l’avenir, quand je reçus diverses propositions émanant toutes de parentes bien intentionnées, et qu’à ce titre je dus subir avec les dehors de la plus parfaite reconnaissance. Ce fut un siége en règle, et sans la douleur qui dominait tout en moi, j’eusse probablement manqué aux lois de la bienséance,