mari, et je n’eus qu’à me louer de la bonne volonté qu’elle apporta à me seconder dans la tâche difficile de choisir cet époux.
XIV
Le moment était venu de conduire Suzanne dans le monde. Madame Gauthier eut volontiers accepté cette corvée ; mais je ne m’en rapportais qu’à moi pour examiner les prétendants, et je tins à les accompagner partout toutes les deux.
Malgré le peu de joie que me causait cette présentation dans notre société frivole, je ne pus me défendre d’un mouvement très-vif d’orgueil paternel lorsque pour la première fois je vis ma fille en costume de bal. Fidèle à ses goûts d’enfance, elle avait voulu du blanc, rien que du blanc sur toute sa charmante personne, et la guirlande de jasmin qui serpentait dans ses cheveux, sur son corsage, tout autour d’elle, était bien l’emblème de sa vaporeuse et idéale beauté.