Page:Graetz - Histoire des Juifs, A. Lévy, tome 1.djvu/143

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et d’autres encore recherchaient son amitié. Tous ces princes et leurs peuples, conformément à l’usage, envoyaient à sa cour soit des tributs, soit des hommages riches et nombreux : vases d’or et d’argent, tissus précieux, aromates, chevaux et mulets. Plus fructueuses encore étaient ses relations avec l’Égypte. Ce pays de plaine pouvait approvisionner de cavalerie les pays de montagne, pauvres en chevaux. L’Égypte fabriquait aussi des chariots de guerre, fort prisés des autres pays. Les princes d’Aram et des contrées de l’Euphrate, qui, auparavant, tiraient directement de l’Égypte les chariots et les chevaux dont ils avaient besoin, durent s’adresser désormais, pour ces achats, à une société de commerce privilégiée par Salomon, et qui, grâce à cet arrangement, fit, pour elle-même et pour le pays, d’excellentes affaires. Il va de soi que Salomon introduisit aussi dans son propre pays de la cavalerie et des chariots empruntés à l’Égypte. Il fonda des villes comme dépôts spéciaux de chevaux et de chars, dans la plaine voisine de la mer. Il avait, dit-on, douze mille chevaux de selle et quatorze cents chars attelés chacun de deux chevaux, pour l’entretien desquels on éleva de vastes bâtiments contenant quatre mille écuries.

Toutefois, c’est du commerce maritime avec l’Inde que Salomon tira ses plus riches revenus. Les Phéniciens étaient alléchés depuis longtemps par les trésors de ce merveilleux pays ; mais il était loin, et la route en était difficile, tant que les côtes de la mer Rouge, infestées de peuplades sauvages et pillardes, n’offraient aucune sécurité. L’alliance du roi de Tyr avec Salomon permit de trouver une route plus directe et plus sûre. La zone qui s’étendait de la frontière méridionale de Juda au golfe oriental de la mer Rouge, à la pointe d’Ailat, était devenue libre. Les caravanes pouvaient désormais, avec leurs chameaux chargés, voyager tranquillement de Jérusalem et de la mer jusqu’à l’extrémité nord de la mer Rouge. Sur le conseil d’Hiram, Salomon fit construire et gréer une flotte de grands et solides vaisseaux, les vaisseaux de Tharsis. Pour en former l’équipage, Hiram envoya ses meilleurs marins, rompus aux voyages de mer, et auxquels on adjoignit des Israélites de la tribu d’Aser, de celle de Zabulon, habitants de la côte et familiarisés avec les caprices de l’océan. Ces vaisseaux