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Hébron et que ce n'est que plus tard que la tribu de Juda lui fit hommage de fidélité.

84 Le livre de Samuel II (2, 9-10) indique comment Abner reconquit successivement tout le royaume et, par suite, en chassa les Philistins. Il reprit d'abord Ascher, c'est-à-dire le territoire de la tribu d'Ascher (et de la tribu voisine de Nephtali qui y rattachait), puis Jezréel, c'est-à-dire le domaine des tribus de Zabulon, d'Issachar et de Manassé, enfin Éphraïm et Benjamin. Il lui fallut pour cela plusieurs années, quatre ans et demi. S'il est dit au même passage qu'Isboseth ne régna que deux ans, cela signifie simplement qu'il ne régna que deux années sur toutes les onze tribus, après qu'Aber eut également repris aux Philistins le territoire de Benjamin, où ils mirent le plus d'opinâtreté à se défendre et où ils se maintinrent le plus longtemps, car il confinait à leur propre pays. David régna, de la mort de Saül à celle d'Isboseth, six années et demie sur Juda seul ; la lutte d'Abner et des Philistins, et la reprise des territoires d'Israël durèrent donc quatre ans et demi. Le règne d'Isboseth dura autant que celui de David à Hébron, mais ne fut que de deux années sur la totalité des tribus. Comme l'auteur du Livre de Samuel est un partisan de la dynastie de David, il se borne à résumer eu toute brièveté les événements des règnes antérieurs et les actes de la dynastie de Saül.

[88] Pour comprendre la lutte qui eut lieu à la prise du Sion, il faut compléter le récit très incomplet de Sam. II, 15, 6 et suiv., par celui des Chroniques I, 10, 4 et suiv. L'humanité de David envers les Jébuséens et la permission qu'il leur donna de établir sur la colline de Moria résultent de l'épisode d'Arawnah le Jébuséen (Sam. II, 24 18 et suiv.). Les Chroniques (1, 31, 30) ajoutent qu'Arawnah avait quatre fils. Il semble même que cet Arawnah ait été roi des Jébuséens. David ne lui en laissa pas moins la vie après la prise de sa forteresse de Sion, tant était grande sa clémence envers les vaincus. Il ne se montra cruel que vis-à-vis des Moabites et ce ne fut certainement pas sans raisons graves.

[90] La relation des guerres de David avec les Philistins est éparpillée dans les sources historiques. Sam. II, 6, 17-35 ; 8, 1, où il faut lire Gath (Gaza) et non Metheg ; 21, 15-22, où il faut pareillement lire Gath au lieu de Nob ou Gob. Il suit de là que David empara de la capitale de Gath où, suppliant, il avait autrefois cherché asile.

[94] Il résulte des Chroniques 1, 16, 39, que David établit un accommodement entre les deux chefs rivaux des Aaronides, Abiathar et Sadoc.