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Page:Graetz - Histoire des Juifs, A. Lévy, tome 2.djvu/166

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se disputèrent le pouvoir. Hyrcan sut profiter de cet état de faiblesse où la Syrie se trouva pendant plusieurs années, pour agrandir les limites de la Judée et leur donner l’étendue qu’elles avaient eue dans des temps plus heureux. Aussitôt après la mort d’Antiochus, Hyrcan rompit les liens de vasselage qui enchaînaient la Judée à la Syrie depuis le siège de Jérusalem. Il ne voulut même pas conserver avec ce pays de traité d’alliance. Son rival s’estima assez heureux d’être reconnu par lui comme roi de Syrie. Vers cette époque (124), les Judéens de Jérusalem, et surtout les membres du Grand Conseil, adressèrent, pour la seconde fois, une missive aux communautés d’Égypte et à leur chef, Juda Aristobule, de la famille des grands prêtres, qui avait été le maître du roi, les exhortant à célébrer également les jours de la consécration du temple, en souvenir du triomphe remporté sur les infidèles. Ils rappelaient la délivrance miraculeuse que Dieu avait envoyée à son peuple, aux mauvais jours du règne d’Antiochus, et qui avait permis de rétablir le sanctuaire dans sa pureté primitive. Par cette lettre, on invitait, en quelque sorte, la communauté si importante d’Alexandrie à reconnaître le nouvel ordre de choses établi à Jérusalem.

Après la mort de l’usurpateur syrien Alexandre Zebina (123), Jean Hyrcan, qui jusqu’à ce moment s’était tenu sur la défensive, prit une attitude agressive à l’égard de la Syrie. La Judée était enserrée de trois côtés par des peuplades étrangères. : au sud, par les Iduméens ; à l’est par les Samaritains, cette nation odieuse qui s’était toujours montrée hostile aux Judéens ; et sur les côtes de la mer Méditerranée ainsi qu’au delà du Jourdain, par les demi Grecs, dont les dispositions n’étaient guère plus amicales.

Hyrcan considérait comme un devoir qui s’imposait à lui de rendre tous ces territoires à la Judée et d’en chasser la population ou de la fondre avec les Judéens. Pour atteindre un but si important, il lui fallait déployer toutes ses forces et surtout disposer de moyens d’action suffisants. Hyrcan se vit obligé de prendre à son service des troupes de mercenaires. On raconte que, pour payer ces soldats, Hyrcan employa de l’argent tiré du prétendu trésor trouvé dans le tombeau de David. Hyrcan tourna d’abord ses armes vers l’est, c’est-à-dire vers la