Page:Graetz - Histoire des Juifs, A. Lévy, tome 2.djvu/210

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patriotes judéens s’opposèrent à ces projets et fermèrent les portes à Gabinius.

Ainsi, à peine trois ans s’étaient écoulés, que Jérusalem eut à subir de nouveau les horreurs d’un siège. Pompée s’avança avec son armée et la ville lui fut livrée par un parti qui s’y était formé, le parti de la pain à tout prix. Mais les patriotes se retirèrent sur la colline du Temple, coupèrent le pont qui le reliait à la ville et s’y défendirent avec une fermeté admirable. Pompée dut faire un siège en règle. Il fit venir des machines de Tyr, pour battre les murailles en brèche. Il fit combler les fossés avec des arbres amenés de forêts lointaines. Le siège traîna en longueur. Peut-être se serait-il prolongé encore si les assiégés, par suite de leur respect pour la sainteté du sabbat, n’avaient facilité l’assaut. Grâce à une interprétation pharisaïque ou sadducéenne de la Loi, les assiégés croyaient qu’il est permis de se défendre le jour du sabbat, mais non de repousser un assaut. Instruits de cette particularité, les Romains en profitèrent, et, les jours de sabbat, ils cessaient tout combat et ne travaillaient qu’à ébranler la muraille.

Ce fut à un jour de sabbat (mois de sivan, juin 63) qu’une des tours du temple fut jetée bas et qu’une brèche fut ouverte, par où les Romains se précipitèrent. Les légions et les troupes alliées pénétrèrent dans le parvis, massacrant tout sur leur passage les prêtres furent égorgés à côté de leurs victimes. Parmi les assiégés, beaucoup se précipitèrent du haut des terrasses du temple ; d’autres allumèrent des bûchers où ils se jetèrent. En ce jour, environ 12.000 hommes de Juda périrent. Que servait donc à Hyrcan d’avoir recouru à l’arbitrage de Pompée ? Celui-ci lui enleva le titre de roi, ne lui laissant que le dignité de grand prêtre et le titre d’ethnarque. Il le plaça en quelque sorte sous la curatelle d’Antipater, qui fut nommé administrateur du pays. Les murailles de Jérusalem furent rasées et la Judée, traitée en pays conquis, redevint tributaire de l’étranger. En outre, la Judée rentra dans les étroites frontières qu’elle avait avant les Hasmonéens. Les cités et les districts de la côte, habités par les Grecs, Pompée les érigea eu villes libres, les abandonnant à leurs anciens habitants. Les villes de l’intérieur et celles de la Transjordanie, que Hyrcan Ier et Alexandre avaient incorporées