Page:Graetz - Histoire des Juifs, A. Lévy, tome 2.djvu/326

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Éléazar, zélé observateur de la Loi, étant venu à sa cour, le fit changer d’avis. Un jour, Éléazar trouva le roi occupé à lire le Pentateuque, — sans doute dans la traduction grecque, — et ne put s’empêcher de lui faire observer que, pour appartenir à la confession judaïque, ce n’était pas assez d’en lire les lois, qu’il fallait aussi les pratiquer. Là-dessus Izate et son frère aîné Monobaze se firent circoncire secrètement. Les craintes manifestées par la reine mère, au sujet des troubles qui pourraient survenir si la conversion du roi était connue de son peuple, ne se réalisèrent pas immédiatement. Le règne d’Izate fut paisible, et ce prince jouit même d’une considération telle qu’il put s’interposer comme arbitre entre le roi des Parthes, Artaban, et ses seigneurs mutinés contre lui. Mais plus tard, lorsque tous les membres de la famille royale, embrassèrent ouvertement le judaïsme, quelques grands personnages de l’Adiabène ourdirent une conspiration contre Izate et excitèrent Vologèse, roi des Parthes, à faire la guerre à leur prince, qui reniait ainsi la foi de ses pères. Du reste, Izate échappa avec bonheur à tous les dangers et termina paisiblement son règne, qui avait duré une trentaine d’années. Un trait qui montre bien l’attachement de cette famille d’Adiabène pour le judaïsme, c’est le désir ardent de la reine Hélène de visiter Jérusalem. Vers l’an 47, encouragée par son fils, elle entreprit ce lointain voyage. De son côté, Izate envoya cinq de ses fils à Jérusalem pour les faire instruire dans la religion et la langue des Judéens. Quelle ne dut pas être l’ivresse des Jérusalémites en voyant entrer dans leurs murs une reine, venue de l’extrême Orient pour rendre hommage à leur Dieu et à leur Loi ! Ne voyaient-ils pas se réaliser cette parole du prophète : Que le second temple serait plus glorieux que le premier, parce que les païens y viendraient adorer le Dieu Un ? — Bientôt Hélène eut l’occasion de témoigner sa générosité au peuple. Pendant son séjour, une famine désola la Palestine, et les pauvres en souffrirent particulièrement. La reine Hélène fit venir d’Alexandrie et de Chypre des cargaisons entières de blé et de figues, qu’elle distribua aux nécessiteux (vers 48). Izate fournissait à sa mère des ressourcés abondantes qui lui permettaient de satisfaire ses goûts de munificence. Elle fit don au temple d’un carreau d’or, qui avait la forme d’une